Réforme de l'apprentissage d'employé de commerce: l'accès aux HES doit être garanti

FH SUISSE craignait que la mise en œuvre de la réforme de la formation « Employé-e-s de commerce», prévue initialement en 2022, entraîne une chute du niveau scolaire et compromette le passage de l’apprentissage aux études en HES. L’association faîtière des diplômé-e-s des Hautes Ecoles Spécialisées a par conséquent pris position : il faut préserver la maturité professionnelle pendant l’apprentissage, l’acquisition des langues étrangères et des connaissances de base. Le lancement a été reporté à 2023. En août 2021, le SEFRI a définitivement adopté les règlements et les plans de formation nécessaires à l’entrée en vigueur de la réforme de l'apprentissage d'employé-e de commerce.

Prise de position réforme de l'apprentissage d'employé-e de commerce du 20.04.2021

Situation

La réforme "employé de commerce 2022 " révise l'ordonnance sur la formation professionnelle initiale et le plan de formation pour la profession d'employé de commerce (CFC d'employé-e de commerce). La réforme vise à garantir que les spécialistes du commerce/des affaires restent aptes à faire face à l'avenir. Avec la maturité professionnelle, l'apprentissage d'employé de commerce est l'une des plus importantes filières d'accès aux hautes écoles spécialisées. Les modifications de l'ordonnance sur la formation professionnelle (OFPr) et du plan de formation pour la profession d'employé de commerce (CFC) ont donc un impact direct sur les futurs étudiants des hautes écoles spécialisées et sur le marché du travail des diplômés.

Contenu

Avec cette réforme, l'accent est mis sur les compétences d'action. Celles-ci sont acquises par l'expérience pratique. L'entreprise de formation est le lieu d'apprentissage le plus important. Les domaines de compétence professionnelle remplacent les matières. Une seule langue étrangère devient obligatoire. Une deuxième langue peut être choisie comme option obligatoire à la place du travail de projet individuel. Les profils E et B disparaissent. Un groupe de travail pour la maturité professionnelle (MP) intégrée élaborera un concept de mise en œuvre pour la MP intégrée (MP1) et pour la transition vers la MP2 (MP après apprentissage) d'ici l'été 2021. Les nouveaux apprentis employés de commerce de base CFC et AFP devraient pouvoir commencer à suivre la formation réformée à l'été 2022.


Prise de position de FH SUISSE

Nous soutenons l'intention de la réforme de réduire la charge administrative des entreprises. Nous saluons également en principe le renforcement des compétences visé par la réforme, mais nous craignons, comme de nombreux autres milieux indirectement concernés, une baisse massive du niveau de la scolarité. La réforme ne doit pas conduire à un nivellement général vers le bas. Les points suivants sont particulièrement importants afin de continuer à garantir la possibilité d'accéder à une haute école spécialisée: 

  • Il doit être possible de poursuivre la maturité professionnelle (MP) integrée pendant l’apprentissage
    La maturité professionnelle obtenue pendant un apprentissage est notamment destinée à permettre aux apprentis d’accéder directement à une haute école après une formation initiale. Les modalités de la MP sont encore en discussion : « la qualité et la reconnaissance du diplôme ne doit pas souffrir de la réforme. Il doit être possible de continuer à obtenir la maturité professionnelle au cours de l’apprentissage et qu’elle corresponde aux exigences des hautes écoles spécialisées. Elle est décisive pour l’attractivité de la formation professionnelle », selon Andri Silberschmidt, conseiller national et président de FH SUISSE, qui a lui-même initialement effectué un apprentissage d’employé de commerce avec maturité professionnelle.

  • Les langues sont importantes et doivent faire l’objet d’une réglementation contraignante à la fois pour les étudiants et les enseignants
    La maîtrise des langues étrangères n’est pas seulement importante dans l’univers professionnel, elle l’est aussi pour de futures études en haute école spécialisée. Deux variantes d’acquisition des langues étrangères sont présentées dans la consultation. Le texte original prévoit une langue étrangère est obligatoire. Selon le canton, il peut s’agir d’une langue nationale ou de l’anglais. L’entreprise formatrice détermine la langue à partir de la sélection prescrite par le canton. Dans la variante alternative, la langue obligatoire est toujours une langue nationale. L’anglais peut uniquement être choisi comme matière à option obligatoire. L’anglais est toutefois important pour les entreprises et le passage à l’école professionnelle ainsi que les formations dans le secteur tertiaire. C’est pourquoi l’anglais devrait toujours être proposé en tant que langue étrangère obligatoire. « Des déficits apparaissent lorsqu’au lieu d’une deuxième langue un travail de projet individuel est choisi est chois dans la matière à option obligatoire », selon Kurt Bucher, directeur RH Pilatus Aircraft et membre du conseil consultatif de FH SUISSE.

  • Les connaissances de base ne peuvent pas disparaître entièrement
    FH SUISSE soutient la priorité accordée aux compétences. Il faut toutefois un équilibre en compétences techniques et compétences méthodologiques. La réforme prévoit la disparition de matières telles que « Economie et société ». « Ces bases techniques sont importantes pour comprendre le monde dans sa complexité et sa flexibilité accrues », affirme Sabine Balmer Kunz, responsable des apprentis auprès de Credit Suisse et membre du comité consultatif de FH SUISSE. Ces bases constituent le fondement sur lequel les hautes écoles spécialisées, la formation professionnelle supérieure et la maturité professionnelle vont s’appuyer. Si ces connaissances ne sont pas transmises au cours de l’apprentissage, il sera d’autant plus difficile et plus coûteux de les acquérir ultérieurement.


Plus d'informations (en allemand)

Prise de position sur le concept de langue étrangère - 04.06.2021

Situation

Le SEFRI a lancé une variante sur la question des langues étrangères à sa première mise en consultation liée à la réforme de l’apprentissage de commerce. Le texte original de l'ordonnance sur la formation stipule que les cantons décident indépendamment de la langue étrangère à enseigner, à savoir une langue nationale ou l'anglais. La variante prescrit une langue nationale comme première langue étrangère (voir ci-dessus).

L’organe national de coordination (ONC) mandaté par la Conférence suisse des offices de la formation professionnelle (CSFP) a mis en place un groupe de travail ad hoc sur la question des langues étrangères. Il a examiné les options relatives aux langues étrangères obligatoires communiquées lors de la consultation initiale du SEFRI. Les avantages et inconvénients ainsi que les conséquences pour leur mise en œuvre ont été analysés et une nouvelle variante (2ème variante) a été proposée. Tant la CSFP que le CSBFC (Conférence suisse des branches de formation et d’examens commerciaux) trouvent cette nouvelle option favorable à un soutien. Cette variante permet à tous les apprentis d'apprendre deux langues étrangères et garantit l’enseignement d’une langue nationale en plus de l'anglais (ou vice versa). Malheureusement, cette variante présente également des inconvénients qu'il convient de mesurer (le niveau d’ambition pour les apprentis qui n’ont pas d'affinité avec les langues augmente et rend la perméabilité entre le CFC et l’AFP plus difficile).


Contenu


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Prise de position FH SUISSE

Les langues sont très importantes et le resteront. Dans le secteur commercial en particulier, les apprentis qui veulent progresser dans leur futur ont également besoin des langues. La maîtrise des langues est importante non seulement dans le monde professionnel, mais aussi pour les études futures au sein des hautes écoles spécialisées. Nous sommes en accord avec la nouvelle proposition sur le concept de langue étrangère (variante 2). C'est un pas dans la bonne direction et une bonne solution à notre remarque faite dans le premier avis de consultation, à savoir que « les langues sont importantes et devraient être rendues obligatoires tant pour les apprentis que leurs formateurs ». Ainsi, les langues ne seront pas affaiblies par la réforme, mais gagneront en importance.

Une deuxième langue nationale, et plus particulièrement l'anglais, est généralement exigée pour le passage après l'apprentissage à la maturité professionnelle (maturité professionnelle dans une école de maturité après la formation professionnelle initiale), afin de pouvoir ensuite intégrer une haute école spécialisée ou également suivre des formations du secteur tertiaire B. L'anglais joue un rôle clé dans les études HES. Il est important que l'anglais soit assuré. De même, une deuxième langue nationale doit aussi être privilégiée. L’entreprise de formation doit pouvoir décider avec l’apprenti quelle doit être la première et seconde langue étrangère (dont une langue nationale) choisie. C'est le seul moyen de répondre aux différents besoins des branches d’activité, des spécificités des entreprises individuelles ou des différentes régions du pays ainsi que des connaissances préalables des futurs apprentis.

Toutefois, nous tenons également à souligner qu'en dehors des jeunes pour lesquels un futur cursus dans une haute école spécialisée est envisageable, l'introduction de deux langues étrangères augmentera le niveau de l'apprentissage. Nous craignons que l'attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) rende presque impossible l'obtention du CFC et que sa réalisation en deux ans soit irréaliste.



Actualités

Les partenaires, composés du Secrétariat d'État à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI), de la Conférence suisse des offices de la formation professionnelle (CSFP), de l’Union suisse des arts et métiers (USAM), de l'Union patronale suisse (UPS), de la Société suisse des employés de commerce (SEC), de la Conférence suisse des branches de formation et d’examens commerciaux (CSBFC) et de l'Association suisse pour la formation commerciale de base ont publié une annonce le vendredi 4 juin 2021 qui mentionne :

  • Un concept global et des concepts de mise en œuvre correspondants pour les écoles professionnelles ont été élaborés pour la mise en œuvre de la maturité professionnelle durant l'apprentissage (MP1). Ceux-ci sont actuellement examinés par la Commission fédérale de la maturité professionnelle.
  • Le SEFRI a décidé de fixer l'entrée en vigueur du plan de formation et de l'ordonnance sur la formation pour le début de l’année scolaire en 2023 (= report d'un an).
  • La décision du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) sur le concept de langue étrangère est attendue pour la fin juin 2021.

25.06.2021 Audition dans la CSEC-E
Afin d’approfondir les points en suspens de la révision, notamment le passage aux compétences opérationnelles, la stratégie relative aux langues étrangères et la maturité professionnelle, la commission a organisé une audition d’envergure. La Commission de la science de l'éducation et de la culture salue la décision du Conseil fédéral de reporter d’une année l’entrée en vigueur de la révision. Elle souhaite néanmoins continuer à suivre de près les discussions du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation avec les acteurs concernés et à être informée les détails concrets de la mise en œuvre visés par le Conseil fédéral.

06.07.2021
  • Le concept pour la maturité professionnelle en cours d’apprentissage (MP 1) a été adopté par la Commission fédérale de la maturité professionnelle (CFMP) et par le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI).
  • Le Président de la Confédération et chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), Guy Parmelin, a approuvé le nouveau concept d’enseignement des langues étrangères.
  • L’adoption de l’ordonnance sur la formation et l’approbation du plan de formation par le SEFRI sont prévues pour août 2021.
  • La communication relative aux concepts de mise en œuvre sera intensifiée au cours du deuxième semestre.

« Le report de la réforme d’un an devrait contribuer à ce que les organes responsables prennent leurs responsabilités et répondent à nos préoccupations. » Andri Silberschmidt, Conseiller national et Président FH SUISSE


16.08.2021 Les nouvelles prescriptions sur la formation commerciale initiale entreront en vigueur à la rentrée 2023
Après avoir mené des discussions approfondies avec les partenaires de la formation professionnelle, le SEFRI a décidé de fixer l’entrée en vigueur des nouvelles ordonnances et des nouveaux plans de formation d’employé/e de commerce CFC à la rentrée 2023. Les apprentis se voient toujours offrir la possibilité de préparer la maturité professionnelle en cours d’apprentissage (MP 1) ou après l’apprentissage (MP 2). Des formes de mise en œuvre spécifiques aux cantons restent possibles, de même que la formation initiale en école avec un stage de longue durée. En ce qui concerne les compétences linguistiques, les apprentis CFC apprendront désormais deux langues étrangères. La première langue étrangère est une deuxième langue nationale ou l’anglais. La deuxième langue étrangère est, en fonction de la première langue étrangère choisie, une deuxième langue nationale, une troisième langue nationale ou l’anglais.


Les voix pour la réforme de l'apprentissage d'employé-e de commerce


Kurt Bucher, directeur RH Pilatus AG et membre du Conseil FH SUISSE

« Il y a des lacunes lorsque le travail de projet individuel est choisi à la place d’une deuxième langue. »

Sabine Balmer Kunz, Responsable des apprentis Credit Suisse et membre du Conseil FH SUISSE

« Ces bases professionnelles sont importantes pour comprendre le monde dans sa complexité et son agilité croissantes ».

Andri Silberschmidt, Conseiller national et Président FH SUISSE

« La qualité et la reconnaissance des qualifications du CFC d’employé-e de commerce ne doivent pas souffrir de la réforme. La maturité professionnelle doit pouvoir continuer à être intégrée pendant l'apprentissage et répondre aux exigences des hautes écoles spécialisées. Ceci est primordial pour l'attractivité de la formation professionnels. »



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